Ca y est, j'en suis devenu un ... un vrai ... un tatoué.
Alors, pour ne pas que les générations futures restent plus longtemps dans l'ignorance, je vais vous raconter l'improbable et émouvante histoire d'un petit bleu de la promotion 2008
Tout a commencé un matin blême de septembre, quand un soleil blafard perçait à grande peine les brûmes humides et glaciales des landes de Presles.
Après avoir vécu jusqu'ici une vie remplie de débauches et de vilainetés inavouables,
Monsieur Georges m'a finalement remis manu militari sur le droit chemin.
J'ai été incorporé d'office dans la grande Marche Saint Rémy où j'ai été pris en charge par un impressionant sergent instructeur
laissant mon fils seul dans ma pauvre chaumière à finir les quelques maigres victuailles que j'avais grapillées péniblement pour débuter cette soirée de vaches maigres
Ma formation fut dure et intense.
A grands renforts de démonstrations actives et d'arguments piquants, mon officier m'a appris à me protéger, en moins de 30 secondes, de toutes attaques bactériologiques virulentes et traces de rendus subits en enfilant mon équipement polymère étanche mieux connu sous la nomenclature NDIDJAALYDRACHKOSUMPALTO
J'ai du souffrir jusqu'à la limite du soutenable dans l'épreuve de survie en terre hostile des zones désalcoolisées du grand nord de Pewetland et ingurgiter les plus répugnants breuvages disponibles,
préparés par les naïades suédoises à partir de décoctions végétales putrides,
qui vous détraquent à tout jamais les quelques neurones encore intacts de votre petit corps meurtri.
J'ai appris à vaincre mes peurs et à pétarader en cadence avec mais compagnons de galère,
sous les encouragements bien veillants et compatissants de ma chère et douce épouse.
J'ai découvert les amitiés
viriles,
le respect des ainés
et les techniques d'approvisionnement les plus avancées
permettant de contourner les lignes ennemies sur des distances impressionantes
sous l'oeil hagard des spectateurs médusés.
Puis vint enfin le grand moment de la récompense,
où, après les remontants et autres énergisants distribués avec largesse par l'innombrable multitude de vos supérieurs,
vous devenez, sous les yeux emus de vos amis,
et de votre famille,
un membre à part entière de ce corps d'élite envié par tous,
qui porte jusqu'au bout des nuits presloises la bonne humeure et la joie de vivre légendaires de nos contrées
Vivement 2009,
qu'on remette ça
,
Gérard.